King Henry is tall. He stands a full six feet, frame slim, his face clean-shaven. He wears his hair cropped in a circular fringe around his temple. A prominent nose accentuates the deep blue eyes. He sits inside the great hall, waiting patiently. It is May in the year of1420 and outside in the busy streets of Troyes, the people wait in trepidation.

I am careful. The stone floor stares up at me like a baleful executioner, ready to smash my skull should I slip. I clasp my servant’s arm. The walk from the courtyard to the hall seems endless. I hold my head up though, for am I not King of France? 

England’s King is determined. The path to this place has been littered with triumph and death in equal measure. Behind him, Crecy and Poitiers whisper in one ear, Harfleur and Agincourt in the other. Now he is here, and he waits. The houses will be joined and England will prevail.

 I walk through the door. The servant’s hand brushes my arm. “Idiot–take care of my fragile bones!” When I present my proposal, he will accept it. I am Charles the Beloved, le Roi de France.

 As the French King enters the hall, Henry stands. He has never seen his foe before and is surprised as to his appearance. He had expected splendour and extravagance, common to the French court. The man in front of him is dressed in a simple robe, his hair cut short, his feet in sandals. As Henry greets him, he bows low.

 I bow in return. I had not expected the English King to be so tall. I take my place in the chair opposite him. I am pleased that he is as handsome as my daughter foretold. Perhaps the union will be fruitful. I make my proposal. 

Henry is pleased with the offer from the French King. He had half expected something ridiculous, some last-minute change of heart and an utterance from Charles the Mad, not Charles the Beloved. But this was as agreed in the whispered meetings. He nods his head and signifies agreement to the proposal.

 I consider what I have done. My daughter, now betrothed to the King of England, my son disinherited. I have given this Englishman six hundred thousand crowns and the kingdom. I worry about the walk back to my carriage - a fall could shatter my bones and scatter them into a thousand pieces across the courtyard. I raise myself from the chair.

Two short years have passed since that day and Henry lies dying. Both crowns will sit heavily on his son’s head, but not for long, although he does not know it, and never will.

Where are you Isabeau, my wife? As I draw my last breath, mere days after the passing of Henry, I pray for my son. My dreams have told of the maid, born of Orleans, who will save us. I go unwillingly.

 

 

Le roi Henry est grand. Il mesure 1,80 m, son corps est mince, son visage est bien rasé. Il porte ses cheveux coupés en une frange circulaire autour de sa tempe. Un nez proéminent accentue ses yeux d'un bleu profond. Il est assis dans la grande salle, attendant patiemment. C'est le mois de mai de l'année 1420 et dehors, dans les rues animées de Troyes, les gens attendent avec inquiétude.

Je suis prudent. Le sol en pierre me regarde comme un bourreau maléfique, prêt à me frapper le crâne si je glisse. Je m'accroche au bras de mon serviteur. La marche de la cour à la salle semble interminable. Mais je garde la tête haute, car ne suis-je pas le roi de France ? 

Le roi d'Angleterre est déterminé. Le chemin vers ce lieu a été jonché de triomphes et de morts dans une égale mesure. Derrière lui, Crécy et Poitiers chuchotent dans une oreille, Harfleur et Agincourt dans l'autre. Maintenant il est ici, et il attend. Les maisons seront réunies et l'Angleterre vaincra.

 Je franchis la porte. La main du domestique effleure mon bras. "Connard! Prends soin de mes os fragiles !" Quand je présenterai ma proposition, il l'acceptera. Je suis Charles le Bien-Aimé, le Roi de France.

 Lorsque le Roi de France entre dans la salle, Henry se tient debout. Il n'a jamais vu son ennemi auparavant et est surpris de son apparence. Il s'attendait à la splendeur et à l'extravagance, habituelles à la cour française. L'homme en face de lui est vêtu d'une simple robe, les cheveux coupés court, les pieds dans des sandales. Quand Henry le salue, il s'incline bas.

 Je m'incline en retour. Je ne m'attendais pas à ce que le roi anglais soit si grand. Je prends place dans le fauteuil en face de lui. Je suis heureux qu'il soit aussi beau que ma fille l'avait prédit. Peut-être cette union sera-t-elle fructueuse. Je fais ma proposition. 

Henry est heureux de l'offre du roi français. Il s'attendait à quelque chose de ridicule, un changement d'avis de dernière minute et une déclaration de Charles le Fou, et non de Charles le Bien-Aimé. Mais c'était comme convenu dans les réunions chuchotées. Il hoche la tête et signifie son accord à la proposition.

 Je considère ce que j'ai fait. Ma fille, maintenant fiancée au roi d'Angleterre, mon fils déshérité. J'ai donné à cet Anglais six cent mille couronnes et le royaume. Je m'inquiète pour le retour à mon carrosse - une chute pourrait briser mes os et les disperser en mille morceaux dans la cour. Je me lève de ma chaise.

Deux courtes années se sont écoulées depuis ce jour et Henri est mourant. Les deux couronnes reposeront lourdement sur la tête de son fils, mais pas pour longtemps, bien qu'il ne le sache pas et ne le saura jamais.

Où es-tu, Isabeau, ma femme ? Alors que je rends mon dernier souffle, quelques jours après la mort d'Henri, je prie pour mon fils. J'ai rêvé de la jeune fille, née à Orléans, qui nous sauvera. Je pars sans le vouloir.